Chroniques

LA PLUME DU FAUCON

Vous trouverez ici plusieurs articles traitant principalement des tendances sociales reliées à la vie de couple. M. Leblanc est chroniqueur pour divers journaux et magazines et son style d’écriture a beaucoup fait parler de lui. Sujets chauds, saupoudrés d’humour, il aura bonne plume pour chacun des lecteurs.

CHRONIQUE
LES ENGAGÉS : UN PREMIÈRE SÉRIE GAIE SIGNÉE FRANCE TÉLÉVISIONS EN TOURNAGE (publiée le 17 avril 2017)
À Lyon, fin de tournage d'une série racontant une histoire d'amour entre hommes sur fond d'engagement et de luttes politiques.

Face à la caméra, deux gars s’embrassent. Il est 8h45, nous sommes au Sun, le plus grand sauna gai d’Europe, situé derrière l’hôtel de ville de Lyon. Dans quelques heures, le tournage des Engagés, la première série gaie de France Télévisions, sera terminé.
L'histoire : le jeune Hicham part retrouver Thibaut, militant d’une association gaie dont il va découvrir les combats, les luttes de pouvoir, les chefs qui partent avec la caisse et le politicien « dans le placard », directement inspiré par un politicien local (Renaud Donnedieu de Vabres qui, en 1999, avait défilé dans une manifestation anti-Pacs sur l’air de « les pédés au bûcher »).
« Je ne pensais pas que cela pouvait revenir sur le devant de la scène », confie, dépité, Sullivan Le Postec, scénariste et créateur de la série. Ancien militant, il porte le projet depuis plus de sept ans, après avoir été à la tête d'un site de référence sur les séries télé. Et de préciser qu'Hicham s’investit dans la lutte homosexuelle car elle est communautaire.
Obstacle en sus : Hicham est arabe. Mehdi Meskar l’incarne avec « cette envie de débloquer quelque chose en lui pour se découvrir une identité sexuelle et politique ». Éric Pucheu fait de Thibaut un être contradictoire qui ne s’assume qu’en façade : « Il revendique des choses, mais c’est un peu “fais ce que je dis, mais pas ce que je fais”.»
Les réalisateurs, Maxime Potherat et Jules Thenier, sont motivés par l’universalité du propos, et peu importe si les deux personnages sont homos.
Pour Astharté & Compagnie, qui produit déjà la série Vestiaires, la participation de France Télévisions est une fierté : « Être sur le service public a vraiment du sens. Et cela prouve quel bon usage on peut faire de la redevance », affirme le producteur Baptiste Rinaldi.
Et de constater qu’à tous les maillons de la chaîne de décision ce sont des femmes qui ont soutenu le projet. « Les gars, vous ne pouvez pas laisser les filles porter à elles seules toute la diversité du monde ! » fulmine Sullivan. Nul doute que ce projet qui parle « de société, d’amour et de fêlures », dixit Pucheu, fera date.
Les dix épisodes seront bientôt diffusés, en France, sur studio 4 et tv5 monde.



 
Par collaboration spéciale
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